Une pétition contre les nanoparticules dans les pesticides
Exigeons une protection immédiate contre les nanopesticides !
Les pesticides les plus utilisés en France ont été analysés par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (anses). 100 % de ces pesticides comportaient des nanoparticules, utilisées sans aucun contrôle par l'agrochimie. Les nanoparticules peuvent modifier les caractéristiques physiques, chimiques et les effets sur la santé des produits où elles sont introduites. Pour protéger les personnes et les écosystèmes, en avril 2025, l'agence a demandé le retrait des nanoparticules dans les pesticides et alerté l'Europe
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Dans les années 80, dans le plus grand silence, les géants de l’agrochimie se sont mis à utiliser les propriétés pénétrantes de "l’infiniment petit" dans les pesticides et les engrais : des nanoparticules, de la taille d’un virus, aident à présent les produits chimiques à passer toutes les barrières mises en œuvre par "le vivant" pour se protéger… n’épargnant ni nos corps, ni les écosystèmes. Comment contrer, cette innovation irresponsable, dont les habitants et les agriculteurs sont les premières victimes du fait de la longue inaction des autorités nationales et européennes ?
Dans ce texte, le terme "nanos" désigne les nanoparticules. Le terme "nanopesticides" regroupe les insecticides, fongicides, herbicides… utilisés en traitement des champs ou en enrobage de semences.
A savoir : les pesticides nous contaminent beaucoup plus par inhalation que par ingestion. En effet, en France, des normes encadrent l'eau et les aliments, mais pas l'air. Portées par les vents, les poussières issues de la terre des champs traités ou libérées lors des semis de graines enrobées de pesticides, passent par nos poumons et se retrouvent directement dans notre sang. On mesure, en moyenne, 20 pesticides d’origine agricole dans l’air de nos habitations (dont plusieurs interdits depuis des années).
Dans les maisons situées "sous le vent" des champs, on déplore cancers et maladies dégénératives dans presque un foyer sur deux. Pire encore : au nom de la "recherche et développement", sur simple déclaration, le code rural permet aux firmes (françaises ou étrangères) de tester, dans n’importe quel champ de l’hexagone, des pesticides expérimentaux, sans même en informer les communes concernées. Les habitants sont exposés aux "prototypes" sans le savoir.
Même quand le danger est connu, on temporise. C’est le cas du glyphosate, dont le résidu (l’Ampa), pollue si durablement nos nappes phréatiques. Son fabricant Monsanto a été condamné, aux Etats-Unis, à payer 2 milliards de dollars, pour avoir vendu cet herbicide en dissimulant ses effets concérogènes.
Mais depuis le rachat de la firme par l’allemand Bayer, l’Europe veut forcer nos pays à continuer à l’utiliser.
Les "pesticides aux nanoparticules" présentés comme un bienfait
Dans les revues agricoles, sans jamais utiliser le mot nanoparticules, les publicités de pesticides se sont mises à vanter des "produits qui pénètrent aisément au coeur des cellules". En oubliant que les végétaux, les champignons, les animaux, et les humains sont tous des eucaryotes (constitués de cellules à noyaux) et qu’un produit nanoformulé pour pénétrer les cellules coriaces d'un végétal ou d'un champignon pénètrera aussi très aisément les cellules humaines.
Nous sommes tous affectés à divers degrés par l’inhalation de ces pesticides.
Les agriculteurs sont les premières victimes malgré leurs équipements de "protection", qui coûteraient bien trop cher s’ils étaient conçus pour la nano-échelle !
Et les habitants alentours sont exposés sans défense. Les femmes sont plus affectées que les hommes: leur système hormonal plus complexe et leur peau plus fine les rendent beaucoup plus sensibles aux perturbateurs hormonaux (la moitié des pesticides sont des perturbateurs endocriniens, agissant à très faible dose, provoquant migraines, difficultés de concentration, douleurs migrantes, malaises variés, cancers)...
Aujourd'hui, on possède la preuve que les pesticides agissent bien au cœur des cellules humaines. Des chercheurs et des médecins du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont pu le démontrer à propos d'un fongicide utilisé sur le blé et l'orge, (deux grandes cultures qui environnent nos villages).
Ce produit, le SDHI (inhibiteur de la succinate déshydrogénase) tue les champignons "cibles" en inhibant, dans leurs cellules, l’enzyme qui leur permet de respirer. Or, cette enzyme est commune aux cellules de tous les êtres vivants : les cellules humaines exposées à ce produit voient également leur processus respiratoire bloqué, s’asphyxient rapidement et deviennent cancéreuses. (1)
Une explosion de cancers.
En 2025 la prestigieuse revue médicale "The lancet" classait la France en tête des pays ayant le plus grand nombre de cancers (plus de 1000 nouveaux cas par jour). Depuis les années 80, l'incidence du cancer du sein a été multipliée par 4. Les enfants, exposés à certains moments-clé de leur croissance, développent des cancers de plus en plus jeunes : le nombre de cancers pédiatriques explose en Europe. Les hommes sont également atteints : prostate, leucémie.. Les perturbateurs endocriniens agissent aussi sur l’humeur, et nous subissons tous ces "dépressions saisonnières" : au printemps (pendant les gros pics de traitement), et jusqu’en automne-hiver où l’on traite encore (par exemple, les semis de colza).
Les nanos ? Des particules invisibles, aux effets… imprévisibles.
A la fin des années 1970, des ingénieurs se sont aperçus que les matériaux que nous connaissons (le fer, l'argent, le titane, la silice...), broyés extrêmement finement, à l'échelle nanométrique, avaient des propriétés physiques, chimiques, électriques, totalement différentes de celles du matériau "parent" : des phénomènes, qui s’apparentent à la physique quantique, apparaissent. Par exemple, l'aluminium ou l'or, inertes à l'échelle macroscopique, deviennent catalyseurs…ou combustibles à l'échelle nano.
Les ingénieurs chimistes pouvaient à présent créer… de la matière inédite. Il suffit de mettre le mot "nanoparticule" dans une demande de subvention pour l'obtenir, et les "crédits impôt recherche" sont accordés largo manu, sans contrôle de dangerosité. Alors qu’il suffit d’une infime variation des paramètres d’une nanoparticule (sa taille, sa morphologie, sa forme, sa surface d’échange, le milieu où elle s’intègrera, la température…) pour que sa toxicité change : par exemple, une nano, inoffensive à 105 nanomètres (nm) peut très bien être nocive à 106 nm , 85 nm, 5 nm, 120 nm…
C'est le phénomène de "granulodépendance" sciemment ignoré par les industriels qui disent utiliser uniquement "des nanopoudres à 105 nm" (l’obligation de déclaration des nanos en France étant fixée arbitrairement de 1 nm à 100 nanomètres), alors que, ces nanopoudres incluent, de facto, plusieurs tailles… Des risques sanitaires sont ainsi éludés, à cause de cette définition, basée sur la physique classique, et totalement inadaptée pour réglementer la nano-échelle (voir la définition incluant la granulo-dépendance par le directeur de recherche "nanoparticules" au CNRS, Eric Gaffet, sur ragster..org).
Même si les produits nano-formulés peuvent violer nos protections naturelles (peau, enveloppe de nos cellules, barrière intestinale, barrière hémato-encéphalique…), même si des nanos peuvent se stocker à vie dans nos organes en y créant une inflammation chronique cancérogène, rien, ou presque, n’est consacré à la recherche toxicologique...
Les causes de l’omerta
Sous la pression des fabricants qui ne voulaient pas voir entraver leurs pratiques, aucune directive européenne "produits chimiques" ne faisait état des nanoparticules depuis leur apparition.
Le règlement Reach, qui depuis 20 ans, gouverne l'autorisation des produits chimiques en Europe, refusait de prendre en compte les propriétés inédites des nanoparticules.
A ce jour, le règlement "pesticides" CE n° 1107/ 2009, qui gère la mise sur le marché des produits phytosanitaires ne mentionne toujours pas les nanoparticules, pourtant bien présentes dans les pesticides pulvérisés ou enrobant les semis.
En 2013, l'OMS avait demandé, en vain, l'application immédiate du principe de précaution. La même année, face à l'inertie de l'Europe, la France a établi une loi pour que les quantités et les usages de nanos soient déclarés : loi aussitôt habilement vidée de son sens par un décret d’application et un arrêté passoires qui la rendent inefficace.
Et à quelques jours de la date limite de la "déclaration obligatoire" de présence et de fonction des nanoparticules dans les pesticides, leurs fabricants et l'Union des industries chimiques (France Chimie Auj.) ont brandi le secret industriel et ont obtenu que les distributeurs, qui vendent directement les pesticides aux agriculteurs, en soient exemptés…
Il n’est donc pas fait mention de la présence de nanoparticules sur les "fiches sécurité des produits" destinées aux applicateurs. Cette manœuvre honteuse prive les autorités de la traçabilité voulue par la loi, et prive également les agriculteurs et les riverains de tout recours en cas de problème de santé. Les agriculteurs, premières victimes, pourraient d'ailleurs fort bien attaquer les firmes, pour dissimulation d’informations vitales
L’absence de mention de la présence de nanos sur les fiches destinées aux agriculteurs permet également à ces derniers de répondre aux riverains qui se plaignent, "qu’à présent, l’indice de fréquence des traitements" (l’IFT) est réduit ! Alors qu’ils vaporisent tranquillement des nanopesticides à "l’indice de dangerosité des molécules" décuplé, qui violent littéralement nos corps.
Les agrochimistes ont également fait en sorte que les législations "coformulants" soient toutes différentes (adjuvants, synergistes, auxiliaires technologiques, ingrédients de formulation, additifs, agents de texture...), afin de rendre les problèmes filandreux et interminables à gérer pour des malades qui voudraient porter plainte : des nanos bien présentes dans le produit final échappent ainsi à toute déclaration.
Prise en compte du danger des nanos.
En 2018, les experts de la Commission européenne brisent le silence : Reach est révisé pour prendre en considération l’extrême potentiel de dangerosité des nanos et désigne l'inhalation comme "la voie royale d'exposition aux nanoparticules".
Cette reconnaissance de l’Union, tardive mais officielle, était un atout formidable pour ceux qui trouvaient criminel qu’on ait pu ajouter des nanos, sans contrôles, à des produits tueurs, diffusés dans l’air que nous respirons par des agriculteurs non informés.
Cette révision de Reach a été adoptée à l'unanimité par le comité d'experts européens.
Elle est très explicite et impose des essais de toxicité obligatoires par voie respiratoire (tissus pulmonaires et cérébraux), ainsi que des études prouvant l’absence d’écotoxicité pour la nature.
Reach est un Règlement, ces exigences s’appliquent directement aux pays membres.
La prévention à la traîne.
Mais, bien qu’il n’ignore ni le risque (les assureurs refusent d’assurer les effets des nanoparticules…), ni l’évolution du droit européen, l’État français a tardé à organiser la prévention. Alors qu’averti du danger par des associations, il aurait pu créer autour des villes et villages, des zones tampons sans pesticides de synthèse, cultivables uniquement en bio, il a… attendu.
Et L’anses (l’agence de sécurité sanitaire française, dont des pans entiers sont liés aux lobbies), a continué à demander des garanties à minima aux fabricants pour accorder les "Autorisations de Mise sur le Marché" de leurs pesticides.
Au départ, les AMM ne tenaient même pas compte des riverains, d’où ce mépris du gouvernement pour les arrêtés de la centaine de maires qui, avertis dès 2019, du danger des pesticides nanoformulés, voulaient faire reculer les traitements de synthèse à 150 m des zones habitées.
Ces zones de non traitement ont été réduites à 5 ou 10 m, sans tenir compte de la dangerosité des produits, des effets imprévisibles des nanopesticides, de leur volatilisation et post volatilisation...
Par ailleurs, l’Anses s’est toujours abstenue d’étudier les "effets cocktail" et rémanents des divers pesticides pulvérisés en même temps, par des agriculteurs différents, autour de nos villes et villages.
La demande de suspension des SDHI, réclamée par les chercheurs a été ignorée, et l’anses, interpellé, a répondu que "les résidus de SDHI étaient aux normes dans les aliments", toujours sans tenir compte de l’exposition par inhalation.
Cette agence a également bloqué l’autorisation de mise sur le marché de l’Osmobio (remplaçant français du glyphosate, sans danger pour l’homme et la nature d’après l’Ineris (Institut des risques)
La non-information ayant été bien menée (les études pour identifier les nanos dans les produits sont extrêmement coûteuses et ne peuvent être réalisées que par des laboratoires spécialisés), il était jusque-là, assez difficile de prouver la dangerosité des "nanopesticides".
Avril 2025 : l’anses (l’agence de sécurité sanitaire française) prend enfin en compte l’étendue du problème.
En se basant sur les tonnages de ventes les plus élevés, l’Anses a fait analyser .les pesticides les plus utilisés en France.
La totalité des pesticides analysés contenaient bien des nanoparticules non déclarées et non contrôlées.
L’agence reconnait que lors de la pulvérisation, puis sur les cultures, certaines substances s’intègrent à l’air par évaporation (volatilisation), que d’autres subsistent comme résidus sur les sols, que les nanoparticules peuvent
interagir avec les différents supports et que leur forme peut en être modifiée (granulo-dépendance).
D’ordinaire si conciliante avec l’agrochimie, l’agence conclue que, "pour protéger les personnes et les écosystèmes", il faut réduire le plus possible l’exposition à la source, et retirer des produits phytosanitaires les nanos présentes dans les principes actifs, sans oublier les co-formulants.
Elle réclame aussi des évolutions réglementaires, pour intégrer des demandes "spécifiques aux nanomatériaux à la Réglementation des phytosanitaires qui, à ce jour, n’en contient pas".
Dans son communiqué, l’agence précise qu’elle envoie les résultats de son étude aux Etats membres de l’Europe, à l’autorité européenne de sécurité des aliments, à l’agence européenne des produits chimiques et à la Commission.
En attendant ces futurs AMM, l’Etat doit prendre en compte les spécificités de nuisance des nanopesticides et
assurer enfin notre protection !
Nous demandons :
- La récupération des nanopesticides par les firmes, dans les fermes, et leur remboursement aux agriculteurs.
- La destruction de ces nanopesticides dans des conditions adéquates.
- Leur remplacement aux agriculteurs par des produits utilisables en bio, dont le règlement exclut les nanoparticules.
- La constitution d’un "délit de vente avant liquidation" (quand un pesticide est en passe d’être interdit, afin d’écouler leurs stocks, les vendeurs passent dans les fermes, en disant qu’il faut stocker, qu’on n’en trouvera plus… (d’où les analyses d’air dans nos maisons, révèlant l’usage de plusieurs pesticides interdits).
- La mise en place d’un "institut national des produits phytosanitaires, enrobés, engrais et intrants", chargé de mettre au point des produits phytosanitaires respectueux de la santé humaine et des écosystèmes, afin de s’affranchir des firmes étrangères qui prennent les français pour des cobayes.
- La modification des textes laxistes sur l’expérimentation de produits inconnus
dans les champs : il est urgent d’interdire ces pratiques en plein air.
- La mise en place obligatoire d’une alerte préalable retransmise par SMS, par l’agriculteur, la veille d’un épandage,
d’un semis, ou d’une pulvérisation.
- La fixation de tout chemin rural, non déjà bordé de haies, à 7 m de largeur minimum, afin qu’un maire puisse le border de deux haies filtrantes qui ne seront pas ravagées par les engins agricoles.
- La distribution des aides de la PAC sous forme "d’aides aux salaires de main d’œuvre", pour éviter le tout chimique.
- La prise en compte du danger nanopesticides dans toutes décisions "agriculture".
Signez notre pétition "nanopesticides" sur Change.org : https://www.change.org/p/exigeons-une-protection-imm%C3%A9diate-contre-les-nanopesticides?signed=true
Bibliographie sur ragster.org Ragster.org 2025