La climatisation, outil d’inégalités sociales

Difficile, pour les plus modestes, d’accéder à la fraîcheur durant les fortes chaleurs. Climatisation trop chère, espaces verts absents... Sans action de l’État, ils subiront toujours la double peine des canicules.
La canicule est de retour, et la climatisation s’invite à tout-va dans les débats médiatiques. Pour certains politiques, notamment de droite et d’extrême droite, elle est LA solution pour combattre les grandes chaleurs. Pourtant, en plus de ses conséquences environnementales désastreuses, cet équipement n’est pas accessible à toutes et tous. Il est révélateur d’un inégal accès à la fraîcheur dans notre société. Un quart seulement des ménages français en est équipé, selon une étude de l’Agence de la transition écologique (Ademe) publiée en 2020. Son installation coûte entre 700 et 11 000 euros, selon les modèles et la taille du logement. Un prix auquel doit s’ajouter la consommation d’électricité. Se protéger de la chaleur devient un luxe, une injustice invisible. Pourtant, « la climatisation n’est pas une solution miracle, c’est le serpent qui se mord la queue », selon Malou Allagnat, paysagiste et docteure en géographie sociale. La climatisation rejette de l’air chaud et des gaz à effet de serre, discriminant ceux qui tentent de se rafraîchir en ouvrant leurs fenêtres. « La chaleur s’ajoute aux inégalités existantes. Notamment dans les banlieues », dit Malou Allagnat.