Communiqué de presse EELV Yvelines : La Violence ne résoudra rien !

Nous, écologistes des Yvelines, tenons en premier lieu à exprimer notre soutien à la mère de Nahel, mort sous les balles d’un policier pour refus d’obtempérer, à ses amiEs, à tous ceux et toutes celles qui se sentent solidaires et qui depuis si longtemps subissent des violences physiques et morales de la part de certains policiers.
Nous, écologistes des Yvelines, tenons à remercier toutes celles et ceux qui sont depuis trois jours sur le terrain : les sapeurs-pompiers, les agents publics, les animateurs, les médiateurs, les journalistes, les forces de polices, les citoyens et les élus, présents pour protéger nos biens communs, tenter des médiations et l’instauration de dialogue. Nous apportons notre total soutien à celles et ceux qui ont été agressés, malmenés et plus particulièrement à ceux dont les membres de leur famille ont été lâchement attaqués tel le maire de l’Hay-les-Roses. Nous ne faisons pas l’amalgame : il y a dans la police des fonctionnaires qui font très bien leur métier, dans des conditions souvent très difficiles, qui sont au service de la population, y compris dans les quartiers populaires souvent stigmatisés, et ils ont tout notre soutien. Mais il y a, et le communiqué de presse du syndicat Alliance et de l’UNSA nous le confirme, des policiers qui outrepassent leur fonction, qui sont au service d’une idéologie haineuse et raciste qui attise le feu de la révolte : leurs propos, leurs actes déshonorent la police, et par là même l’Etat garant de la liberté, l’égalité et la fraternité pour tous les citoyenNEs qui sont libres et égaux en droit. Ce communiqué de presse abject ne doit pas rester sans réponse de leur ministre de tutelle qui s’honorerait de le contester et de sanctionner leurs auteurs qui menacent les fondements même de notre démocratie républicaine.
Le temps doit être à l’apaisement, non pas de la colère, mais des violences : les premières victimes des dégradations des biens publics (écoles, mairies, médiathèques,…) sont les personnes qui ont le plus besoin de ces services publics.
Pour les écologistes, la non-violence est une valeur fondamentale : la violence ne peut qu’engendrer la violence et aucune solution ne sortira de cette révolte tant que les affrontements seront présents. S’attaquer aux bâtiments publics, aux biens publics (bus, tramways…) est un non-sens : ce sont les biens communs que collectivement nous devrons reconstruire.
Pour les écologistes, la répression policière n’est pas la solution. Ce sont des décennies de relégation des quartiers populaires, de politiques discriminatoires et stigmatisantes, de contrôles répétés au faciès… qui engendrent les violences auxquelles nous assistons. Le rapport Borloo, balayé par le président Macron en 2018, proposait des solutions. La justice doit être rendue pour toutes les victimes des violences policières, à Nanterre comme à Nice en 2024, Paris en 2022 ou Marseille en 2021. Depuis 2017 le nombre de personnes tuées par les forces de l’ordre a été multiplié par 5.
Nous, écologistes des Yvelines, demandons d’une part des mesures concrètes sur la formation des policiers et leur recrutement, d’autre part que des politiques de la ville soient discutées avec les acteurs sociaux de terrain afin d’établir une véritable politique de justice sociale, des moyens humains et financiers concernant les services publics, tout particulièrement les services de l’éducation nationale, dans les territoires les plus abandonnés. Depuis la marche des beurs en 1983, soit il y a 40 ans, les problèmes de discrimination n’ont fait que se perpétuer voire empirer. Il est grand temps de prendre la mesure des difficultés que rencontrent une grande partie de la population française dans ces quartiers. La France est multiple et elle l’a toujours été, cela fait son ADN, sa force, mais aussi sa faiblesse, faute d’avoir su, voulu, réussi à agréger les particularités pour les additionner et non les opposer.
Notre langue française a su s’enrichir de ces différences d’origine, nous attendons des réponses de même nature quant au bien-vivre ensemble, dans des villes apaisées où chacunE peut construire son avenir, en toute liberté, égalité et solidarité. Justice sociale et environnementale, 2 piliers d’une politique du bien-vivre ensemble.